"Jean-François Caracci, le marchand d'art de dieu!"
Publié par RAYMOND Michel
Rien ne prédestinait Jean-François Caracci à devenir diacre à la paroisse de Pont-de-Vaux. Fonction qu'il exercera dans deux ans à la sortie d'une formation diaconale au séminaire de Belley-Ars. En attendant sa nomination par l'Evêque comme diacre permanent, il aide le Père Ishaq Barkat, en le remplaçant dans les cérémonies religieuses, baptêmes, mariages, enterrements...
En effet, né d'une famille Roumaine de Bucarest en 1981, il a été baptisé selon le rite de l'église Orthodoxe, avant d'être abandonné par ses parents dans un orphelinat où il a été recueilli par une riche famille franco-italienne établie dans le midi de la France : les Caracci. Après un bac général option économie et un master 1 en commerce option marché de l'art, passés à Montpellier, une brouille avec sa famille adoptive l'amène à voler de ses propres ailes en se dirigeant vers le marché de l'art où il a acquis une solide formation. Il lance en 2004 une collection d'art : la collection Caracci.
"La notoriété et la cote grandissante des artistes..."
« Antoine Caracci, mon oncle, fondateur de la société Hélico France qu'il a géré jusqu'à son décès en 2006, m'a prêté 50 000 euros, et au bout de dix ans, en 2014, ma collection était estimée à 10 millions d'euros. Un article dans « The Art of Living Magazine » a d'ailleurs fait de moi « le plus puissant marchand d'art d'Europe » dit-il en nous montrant ce luxueux magazine écrit dans la langue de Shakespeare. « Cette réussite s'explique par la capacité de ma collection à trouver les bons artistes, des artistes avec un style, un univers, une technique à part, et dans la capacité à les rendre visibles sur le marché de l'art et dans la presse internationale. Mais aussi à de richissimes clients que j'ai contactés en me servant de mes réseaux familiaux ». Ensuite la notoriété et la cote grandissante des artistes auront fait le reste. « Ma méthode était simple, la collection achetait pour des investisseurs et gardait à chaque achat quelques toiles dans ses entrepôts. Jamais avant dans l'histoire de l'art, un marchand d'art n'avait autant théorisé l'action de créer de l'artiste » poursuit-il.

"L'art est un don de Dieu."
En 2015, des arbitrages familiaux font que Jean-François Caracci, est mis en retraite de sa collection et que celle-ci est confiée à Julia, la filleule de Jean-François, et Chiara, son amie d'enfance. « Elle est entre de bonnes mains et prendra de la valeur avec le temps. Peut-être trouvera-t-elle aussi sa place par elle-même dans l'histoire de l'art » espère-t-il.
Les tensions avec sa famille adoptive, lui auront au moins permis de profondément se remettre en question à l'âge de 34 ans. Ainsi, pour être profondément croyant depuis de longues années, a-t-il décidé de devenir diacre. « Le célibat des prêtres ne me convient pas car je souhaite fonder une famille » lâche-t-il avant d'assurer que ses dix ans exercés professionnellement dans l'art lui auront beaucoup appris. « L'art est comme le dieu Janus, une face parle au profane qui voit le beau, une face parle à l'initié qui y voit le bon. Mais l'initié doit se rappeler sans cesse que l'art ne lui appartient pas, qu'il est un don que Dieu a laissé aux hommes depuis le premier jour de la création ».
Son choix d'installation à Pont-de-Vaux ? « C'est un lieu que j'aime où je souhaite m'installer durablement et en officiant auprès des paroissiens de la région, c'est là que je me retrouve » conclut-il.
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